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``Chère amie, dites à mon cher petit Chopin que les parties que j'aime c'est la flânerie dans les allées en parlant de musique…``E.Delacroix à G.Sand, 1842
Chopin n’a que peu de gout pour la campagne, mais beaucoup pour la vie qu’il y mène. Confort, affection, amis choisis, et par-dessus tout la sérénité absolue dans laquelle peut s’étendre sa fièvre créatrice. George Sand s’évertue à rendre le séjour de Chopin agréable ; elle invite ses amis, le peintre Delacroix ou la cantatrice Pauline Viardot, avec laquelle il collecte des mélodies traditionnelles du pays. Elle organise de grandes balades à Sarzay, Verneuil, Gargilesse ou Crozant.
``L'été s'est passé en promenades, en excursions dans les régions peu connues de la Vallée Noire.``Corr. Frédéric Chopin à sa famille, 11 octobre 1846.
``Nous faisons Chopin et moi de grandes promenades lui monté sur un âne et moi sur mes jambes, car j'éprouve le besoin de marcher et de respirer.``Corr. de G.Sand, 6 juin 1843
George Sand dédie son roman La Mare au Diable (1846) au musicien….ce roman fait sans doute écho au souvenir d’une promenade faite ensemble dans les bois de Chanteloube, près de Mers sur Indre ….
Pour Chopin, cette terre fleure bon la Pologne. Loin de sa famille, exilé de son pays natal, empli de la nostalgie de son enfance, Chopin trouve à Nohant, un écho à ses souvenirs de l’autre campagne heureuse, la Mazovienne : il découvre des paysages similaires lors de grandes promenades ; il assiste aux fêtes populaires et au spectacle de la vie paysanne, il écoute l’étrange musique des vielles et des cornemuses
``A peine `{`…`}` se voyait-il entouré de jardins, de vergers, de potagers, d'arbres, de hautes herbes, de fleurs `{`…`}`, qu'il semblait un autre homme, un homme transfiguré. L'appétit lui revenait, sa gaieté débordait, ses bons-mots pétillaient. `{`…`}`La promenade ne l'ennuyait pas ; il pouvait beaucoup marcher et roulait volontiers en voiture. `{`…`}`A quelques mots qui lui échappaient, on eût dit qu'il se sentait plus près de sa patrie en se trouvant au milieu des blés, des prés, des haies, des foins, des fleurs des champs, des bois qui partout ont la même senteur. Il préférait se voir entre les laboureurs, les faucheurs, les moissonneurs, qui dans tous les pays se ressemblent un peu…F.Liszt, Frédéric Chopin, 1851.
L’été, dans la stabilité d’une vie familiale et l’intimité des amitiés partagées, il retrouve l’ambiance de son enfance à Varsovie au milieu des élèves et pensionnaires de son père : humour, amusement, improvisations, charades, comédies, caricatures, tout ce que la famille Sand, pratique de longue date ! On découvre alors un Chopin plus léger, amusant et frivole !
Biblio : Catalogue de l’exposition “Chopin en Berry 1839-1846”, Clarey imp. 2010.